(005)
AUX
FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES.
Mes Très-Chers Frères,
L
A GRACE ET LA PAIX DE N.–S. J.-C. SOIENTTOUJOURS AVEC NOUS.
Le grand nombre d'observations qui furent
adressées au dernier Chapitre général, touchant
la nécessité de corriger la Conduite, fixèrent son
attention et le déterminèrent à nommer trois de
ses membres pour s'occuper de cet important
objet. Malgré notre bonne volonté, et le désir
d'être utiles à tous, les circonstances ne nous
permirent pas de nous conformer de suite à cet
Arrêté; mais les représentations continuelles
qu'on a faites à ce sujet, nous ayant peirsuadés
que le vœu de l'Institut était unanime à cet
égard, et que chacun verrait avec plaisir la
Conduite revue, corrigée et débarrasée de
toutes les répétitions et contradictions qui s'y
étaientglissées peu à peu, nous avons enfin réuni
les trois Frères désignés par le Chapitre, afin que,
de concert avec nous, ils pussent templir avec plus
de facilité la commission dont ils étaient chargés.
Nous vous l'offrons donc aujourd'hui, M.T.C.F.,
cette Conduite, objet de vos justes désirs, per-
suadés qu'elle vous sera d'un très-grand se-
cours pour remplir dignement vos saintes et
précieuses fonctions: vous y trouverez d'abrod
(006)
les Règlemens de la journée, qui, fixant irrévo-
cablement le temps de chaque exercice, établi-
ront, dans la manière de tenir nos Ecoles cette
utile et agréable uniformité que l'esprit de notre
état rend absolument indispensable.
La première partie est entièrement consacrée
à l'explication des Règlemens; elle donne un
grand nombre de moyens, fondés sur l'expé-
rience, pour lever toutes les difficultés que pa-
raît présenter la multitude des exercices qui y
sont prescrits.
Dans la seconde, vous trouverez encore de
grands et nombreux secours pour établir et
maintenir l'ordre dans les Ecoles, pour assurer
et accélérer les progrès des écoliers, leur faire
remplir exactement et volontiers leurs devoirs,
et pour leur procurer une éducation aussi suivie
que le comporte le temps qu'on a à leur donner;
enfin, tout y est tellement détaillé, que malgré
la multiplicité de vos obligations envers les en-
fans, rien ne sera négligé, si vous suivez ponc-
tuellement les avis qu'on y donné.
Dans la troisième, on a seulement changé
quelques tournures de phrases, et fait quelques
transpositions, pour rapprocher des sujets qui
se trouvaient séparés, ou sous des titres qui ne
leur convenaient pas.
Le profond respect dont nous sommes péné-
trés envers notre Très-Vénérable Fondateur,
(007)
nous a portés à conserver le fonds de l'ouvrage,
dans tous les points où il nous a été possible de
découvrir son esprit; et, si nous avons permis
quelques changemens, soit dans les expressions,
soit dans la construction des phrases, nous avons
la douce satisfaction de pouvoir nous persuader de
n'avoir dérogé en rien à ses premières intentions.
Notre sécurité, à cet égard, est fondée sur la
connaissance que nous avons du souhait una-
nime de l'Institut, sur l'autorité d'un Chapitre
général et sur des écrits qui datent du temps de
M. de La Salle, par lesquels nous voyons qu'il
avait été arrêté que la Conduite setait revue et
corrigée; ainsi, M. T. C. F., nous osons es-
pérer que vous voudrez bien éloigner de vous
tout esprit de critique et de censure, sous pré-
texte même de zèle, et que vous recevrez cette
Conduite comme l'expression de la volonté de
Dieu et de celle de vos Supérieurs; que vous la
regardez, d'après la Règle commune , comme
une Règle obligatoire, et que vous vous y confor-
merez, afin que toutes vos actions soient méri-
toires, étant toutes dirigées par l'obéissance; et
d'ailleurs, M. T. C. F., que serait un Religieux
qui ne s'assujettirait à un Règlement que dans
les instans qu'il se trouverait en exercice avec la
Communauté, et qui, dans son emploi, ne vou-
drait suivre que ses idées et ses inclinations? Ne
passerait-il pas la plus grande partie de sa vie hors
(008)
de l'ordre, et par conséquent bien éloigné de
Dieu? Ne croyez pas, M. T. C. F., que nous
prétendions par là augmenter vos obligations,
notre intention, au contraire, est de vous sou-
lager dans les difficultés de votre emploi, en
vous donnant les moyens de le remplir plus fa-
cilement et avec plus de succès; d'ailleurs, ce qui
paraît nouveau dans cette Conduite ne l'est
qu'en apparence, et n'a été mis que comme des
moyens plus efficaces pour atteindre le but que
se proposa M. de La Salle, en établissant les
Ecoles Chrétiennes, pour la gloire de Dieu et le
salut du prochain.
Ranimons donc notre zèle, M. T. C. F.,
soyons de plus en plus fidèles à observer la
Règle, la Conduite et toutes les saintes Pratiques
que la piété a établies et que l'usage a confir-
mées parmi nous. Témoignons au Seigneur notre
vive reconnaissance pour toutes les bénédic-
tions qu'il daigne r’epandre sans cesse sur notre
Institut. Par ce moyen, et en persévérant dans
notre sainte Vocation, nous nous sauverons
nous-mêmes et plusieurs de ceux que le divin
Père de famille a confiés à nos soins.
Je suis, etc.
Mes Très-Chers Fères,
Votre très-humble et obéissant Serviteur,
Frère GUILLAUME DE JÉSUS.
Paris, le 9 avril 1828.
--------------------------------------------------------------------------------
Presented by Masatsune Nakaji.
since August 6, 1996.
Renewed August 8, 2002.
--------------------------------------------------------------------------------
(c)Masatsune Nakaji, kyoto, Japan. since 1996.
mnnakaji@mta.biglobe.ne.jp----------------------------------------------------------------------------------------------------------
go La Salle Indexpage go Homepage head