Karlheinz Stockhausens Intuitive Musik

c'est
Le Dispositif Chaosmique
de
Transformation


nomadologie


presented
by
Masatsune NAKAJI
html ver. 1.101, le 20. août 2003




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001

Est-ce qu'il y a l'ordre absolu dans l'univers? Il y a des hommes qui pensent que "oui". Pour cette sorte de l'homme, l'ordre absolu d'univers devrait être épreuvé comme le même ordre, par les hommes bien qualifiés. L'ordre, qui soit épreuvé aux plusieurs manières, serait considéré comme l'autre chose que l'ordre absolu, et une telle expérience serait l'autre expérience, l'expérience de l'autre chose que l'ordre absolu de l'univers. C'est ainsi que l'on considère que les hommes qualifiés, les hommes qui atteignaient un certain niveau, font la même expérience. Mandala, n'est-il pas, essentiellement, l'expression de l'ordre absolu de l'univers qui soit tellement épreuvé? --- Ou non?

Or, ce que je voudrais esquisser ici, c'est une expérience un petit peu différente que l'expérience d'un tel ordre absolu de l'unvers, et <une image du monde> conçu par un homme qui hésite à affirmer que il y ait l'ordre absolu dans l'univers.

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010

Il y a le mot chaosmos (Kaosmos). Je ne sais pas exactement si c'est un mot inventé par Nietzsche ou non, mais en tout cas c'est un concept très nietzschéen. Ce mot est composé de chaos et cosmos. <Chaosmos> veut dire que le monde doit être considéré comme ni chaotique ni cosmique, mais commme un flux à la fois chaotique et cosmique. Ici, on ne peut se reposer sur la certitude que je peux voir (ou j'ai déjà vu) le monde ultime.

Par contre, les hommes qui sont convaincus (de l'existence) du monde ultime, concevraient le dernier lieu de où on pourrait voir le monde ultime, et des étages qui soient arrangés par degré et qui conduisent à ce dernier lieu; ils désigneraient alors univoquement la vue du monde qui s'ouvre par chaque étage. Du point de vue que chaque étage fournisse, on devraient voir <le même monde>. On pourrait monter des étages en toute tranquillité, comme si l'on monterait un escalier. Ce semble au premier abord un système d'exercices religieux (行 guilleau) bien organisés, mais qu'est ce qu'il y a en realité?

Peut-on là franchir sa limite? Est-ce qu'il y a <un acte libre> pour franchir sa limite? Ou, d'ailleurs, comment pourrait-il y avoir un sens fixé dans la lutte de franchir soi-même? Des étages, ne sont-ils pas une sorte de formule magique contre horror vacui? Nous devons ici confirmer que il n'y a rien de <vraie vue du monde>, rien d'expérience d'ordre universel, en dehors du théâtre de la lutte de franchir soi-même.

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011

Il y a un dispositif pour exécuter un essai de franchir sa limite, et pour <se transformer>, dans le monde de chaosmos. Je veux le nommer <le dispositif chaosmetique de transformation>. C'est un dispositif par la musique. Je veux présenter ce dispositif par Karlheinz Stockhausen en allemand et en français (Karlheinz Stockhausen, Aus den sieben Tagen, Universal Edition UE 14790 E. EtTexte zur Musik 1963-1970 , DuMont Dokumente, p.128).

Unbegrenzt

Spiele einen Ton
mit der Gewiß heit
daß Du beliebig viel Zeit und Raum hast


Illimité

Joue un son
avec la certitude
que tu as tout le temps et tout l'espace


Ce sont des directions à un ensemble, mais essentiellement ces direcitons sont adressées à chaque exécutant. Que veut-on faire, si l'on a autant beaucoup de temps que l'on veut, si l'on a du temps sans limites? --- Ce serait ce que l'on veut le plus; de consacrer toutes ses forces à faire ce que l'on veut le plus; on ne peut faire que comme cela. Il n'y existe jamais demain, ni la mort. Cet instant dure sans limites, et tout s'effectue dans la durée pure de cet instant. Il faut examiner à fond que l'on vraiment veut. Il faut investir toutes ses forces, et en outre, il faut faire tout son possible. Il dure seul ces actes à la nième puissance. Là arrive quelquefois le moment de dépasser sa nième puissance. On peut se franchir soi-même. C'est le moment où l'on saisit des instants droits, des durées droites, des rythmes droits, des sonorités droites, et des intensités droites; c'est où <le son> est saisi: où la vie du <son> vivant est saisie, et née parmi les sons, et produite par des sons. C'est le moment où la délicatesse de <la vie du son> est saisie. A ce moment, des sensibilités sont incroyablement aiguisées, et le monde sensible devient quelque chose très délicat, et composé d'infiniment grand nombre de droits instants. En tant que l'on peut saisir le flux très delicat de <la vie du son>, on peut nettement affirmer la condition que l'on existe dans le temps sans limites, dans le temps illimité.

Que tu as tout l'espace, c'est que l'on se trouve dans l'espace sans limites. Je n'y exsiste que <ici>. Mais cela suffit. Le <ici> même peut être infiniment vaste (<・i・・ ∞ ・・c・・ ∞ ・・i・>), et peut être infiniment étroit ( ・・> ici <・・). Mais en tous les cas, il faut que <la vie du son> s'ouvre dans cet <ici>. Je suis ici avec <la vie du son>. --- C'est comment je flotte dans un espace sans limites. Je suis <ici>, en tant que j'ai tout l'espace.

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100

Certes je suis devenu tout autre. Puisque j'ai saisi infiniment grand nombre de droits instants distingués, j'étais en incertitude de plusieurs instants droits. De choisir un instant parmi les plusieurs instants égalment droits, d'y porter la vie du son, et de l'y relier. Il y a ici la <liberté>, et rien d'étages déterminés par avance. Mais il y a ici aussi des indices: indices de l'aiguïté de la sensibilité. Stockhausen les nomme le rythme de cellules, de molécules, d'atomes par exemple, et nous réclame la sensibilité de saisir tels rythmes. C'est parce que la vie du son se porte sur tels rythmes. La sensibilité doit être fortifié jusqu'à ce qu'on peut saisir le rythme des plus petites particules que l'oreille intérieure peut atteindre. Il faut mettre toute mon énergie au renforcement de telles facultés. Il est important que j'extrêmement agrandisse mes bornes, et atteigne au sens le plus élevé de la vitesse. Avec telles pratiques, et avec telles luttes (principalement contre mes capacités), il se fait l'expansion essentielle de mes facultés, et il arrive vraiment une <transformation>.

Il n'y a ici rien de coordonnées préétablies, mais des indices fluides qui sert à la évaluation pratique de qualités des sons; les noms de rythmes diversement qualifiés, le rythme d'atomes par exemple, sont de tels indices fluides et pratiques. Ils se fondent sur l'autre principe que <mandala>, bornages imaginaires de l'espace; ils montrent tout autre principe que la représentation de l'espace ordonné assuré à priori par les <Bouddhas>. Les diveres rythmes ne sont pas de principes pour designer la differance de ce qui est représenté, mais les indices d'intensités mêmes qui ne sont jamais représentées, et les indices pratiques qui designent la différence qualitative de diveres intensités. C'est donc que ces noms de rythmes remplissent un rôle très important dans la pratique, c'est-à-dire dans l'exécution et dans l'écoute ou l'appréciation (V. K. Stockhausen, Abwärts, Aufwärts, Kommunion, etc., in Aus den sieben Tagen, op. cit.).

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101

Nous devons dire encore une chose. C'est ce que j'avais oublié de dire, que ce <temps/espace du dispositif de transformation> est d'un part le temps/espace de luttes contre mes propres limites, mais d'autre part celui de luttes contre co-exécutants d'un ensemble. Le son extrême de co-exécutant agit toujours comme excitation, et me pousse à jouer un son de qualité supérieure. Cela m'encourage à franchir mes extrêmes limites. Dans ce temps/espace on approuve mutuellement que l'on fasse tout son possible, et que l'on franchisse ses limites; de cette façon ce lieu commun se soutient. C'est ainsi que, d'un part, je peux essayer de me trouver dans le temps sans limites, et dans l'espace sans limites, et en même temps je peux examiner à fond mon premier désir; et d'autre part, par le soutènement collectif de ces acts, ce temps/espace devient vraiment <le dispositif de transformation>, et dans l'espace illimté de chaosmos, où bruissent diverses intensités, devient <le dispositif d'affirmation> qui parle de joies ultimes de la vie.

Je voudrais vous recommander la pratique de ce dispositif.






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This text was first publidhed in the "GENESIS" (The Bulletin of Kyoto University of Art and Design) Vol.1 under the title of Le Dispositif Chaosmique de Transformation in 1994. Then it was made into HTML and uploaded in this Homepage in 1995.
Now I have changed the design, but the text itself has nothing altered.
The Japanese Version is contained in the book "Nietzsche kara Miyazawa Kenji he"(From Nietzsche to Miyazawa Kenji) by Sougensha in 1999, which is obtainable in bookstore.
19 August 2003.

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Toby Dammit
in
"Histoires extraordinaires"




有職紋様:綺陽堂